Dysfonctionnements sexuels chez les femmes et les hommes : quels sont les plus courants ?

Les dysfonctionnements sexuels sont différentes formes d’incapacité à participer de manière satisfaisante aux rapports sexuels. Il peut s’agir d’une incapacité à ressentir du plaisir ou à obtenir une réponse physiologique adéquate, d’une incapacité à avoir un orgasme, ou simplement d’un manque de désir ou d’intérêt.

Pour être considérés comme des dysfonctionnements, ces problèmes doivent survenir dans la majorité des relations sexuelles (au moins 75 % des cas) pendant au moins six mois, et doivent causer une détresse significative à la personne qui en souffre.

Ces troubles sont très répandus dans notre société : plus de la moitié de la population en souffre à un moment donné de sa vie.

Étant donné que la sexualité constitue un autre aspect de la santé, les dysfonctionnements génèrent de nombreux dommages psychologiques et physiques, en plus d’être une cause de conflit dans la relation de couple. C’est pourquoi il est important de leur prêter une attention particulière.

Quelles sont les dysfonctions sexuelles les plus courantes chez les femmes et les hommes en France, et que peut-on faire pour les traiter ? Elles sont détaillées ci-dessous.

Chez les femmes :

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1. Manque de désir sexuel

L’absence de désir appelée plus précisément trouble du désir sexuel hypoactif est considérée comme la plus courante des dysfonctions sexuelles féminines. Il s’agit d’une déficience ou absence de pensées ou de fantasmes érotiques et de désir d’activité sexuelle, entraînant une détresse ou une difficulté marquée pour les personnes qui en souffrent.

Des analyses ont estimé que ce problème touche environ 36% de la population féminine. Elle peut être due à divers facteurs, tels que des problèmes de partenaires ou d’image corporelle, la routine, l’ennui, le stress, l’anxiété, la fatigue ou des expériences traumatisantes telles que des abus ou des mauvais traitements dans le passé.

Mais elle peut aussi être la conséquence d’autres maladies, de la prise de médicaments, de changements hormonaux comme ceux qui se produisent pendant la ménopause ou de situations particulières comme la grossesse.

Pour surmonter l’inhibition du désir sexuel, il existe quelques conseils pratiques, comme essayer de garder son calme, éviter la consommation de produits censés augmenter le désir, mettre l’accent sur le soin de la relation de couple et encourager les situations intimes et les fantasmes.

Dans tous les cas, si le problème persiste, la meilleure chose à faire est de consulter un professionnel, notamment un spécialiste en sexologie.

2. Dysfonctionnement orgasmique ou anorgasmie

Ce trouble consiste en un orgasme retardé, de faible intensité, peu fréquent ou absent lors des rapports sexuels. Certaines études indiquent que la prévalence de l’anorgasmie en France pourrait être encore plus élevée que celle de la baisse du désir sexuel, puisqu’elle pourrait atteindre jusqu’à 40 % des femmes (chez les hommes, en revanche, le pourcentage de personnes touchées est inférieur à 1 %).

Il y a des femmes, en fait, qui n’ont jamais eu d’orgasme. Et ils ne sont pas rares : entre 10 et 15 % du total. C’est ce qu’on appelle l’anorgasmie primaire. Les personnes qui ont atteint l’orgasme sexuel à un moment de leur vie et qui ont ensuite cessé d’avoir des rapports sexuels souffrent d’anorgasmie secondaire ou acquise.

Les causes de ce dysfonctionnement sont souvent d’ordre psychologique : stress, anxiété, autres troubles de la santé mentale ou encore expériences traumatisantes. Mais le problème peut aussi être dû à des raisons physiques ou physiologiques, telles qu’une affection des organes génitaux ou la prise de certains médicaments.

3. Dyspareunie et vaginisme

La dyspareunie est la douleur ressentie lors des rapports sexuels. Cette douleur peut survenir pendant les rapports sexuels, mais aussi juste avant ou juste après. Le vaginisme est la contraction involontaire des muscles entourant le vagin, qui empêche les rapports sexuels ou les rend douloureux ou insatisfaisants.

Les causes, ici aussi, comme dans les problèmes précédents, peuvent être à la fois émotionnelles et physiques. Ces dernières comprennent une lubrification insuffisante, notamment en raison d’un manque de jeu érotique avant la pénétration.

Chez les hommes

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1. Dysfonctionnement érectile

Un homme sur cinq âgé de 25 à 70 ans souffre de dysfonctionnement érectile.

Ce problème consiste en des difficultés ou l’incapacité d’obtenir et de maintenir une érection permettant des rapports sexuels satisfaisants. Parmi ses principales causes figurent les affections liées au système cardiovasculaire : maladies cardiaques, hypertension, diabète, cholestérol, obésité, etc.

Elle peut également être causée par des facteurs psychologiques, tels que le stress, des problèmes de santé mentale ou des problèmes relationnels. Il s’agit d’une maladie sous-diagnostiquée : selon les estimations, moins d’un quart des hommes atteints de cette maladie suivent un traitement pour la surmonter.

Les traitements comprennent souvent des médicaments, mais il est également essentiel d’adapter certains aspects de la vie quotidienne, comme l’activité physique, la modération de la consommation d’alcool, l’évitement du tabac et des drogues, le maintien d’un poids approprié et la résolution des problèmes relationnels.

2. Éjaculation précoce

Des spécialistes expliquent que l’éjaculation précoce est une éjaculation qui se produit dans la minute environ qui suit la pénétration vaginale et avant que l’individu ne le désire. Dans les cas les plus prononcés, cependant, l’éjaculation peut se produire avant la pénétration, dès les premiers stimuli sexuels.

De nombreux hommes éjaculent prématurément à l’occasion, mais cela devient un problème lorsque cela se répète. Les conséquences sont souvent l’anxiété, l’angoisse et la frustration, non seulement chez l’homme qui en souffre mais aussi chez sa partenaire. Cela peut nuire à la relation et à l’estime de soi de la personne concernée.

Bien que l’éjaculation précoce ait parfois des causes biologiques (comme des niveaux anormaux d’hormones ou de neurotransmetteurs), son origine se trouve généralement dans des facteurs psychologiques : une éducation sexuelle inadéquate, des traits de personnalité anxieux ou un conditionnement dû à une expérience désagréable.

3. Désir inhibé

L’absence de désir chez les hommes est moins fréquente que chez les femmes, mais elle existe. Et elle augmente sensiblement avec l’âge : alors qu’elle touche 1,6 % des hommes âgés de 24 à 44 ans, ce chiffre passe à 41 % chez les hommes de plus de 66 ans.

Les causes, en général, sont les mêmes que lorsqu’elle survient chez les femmes : des difficultés dans la relation de couple et l’ennui dans une situation trop routinière, le stress, la dépression ou des expériences traumatisantes dans le passé, aux maladies ou aux changements hormonaux, notamment dans l’andropause.

La thérapie sexuelle et relationnelle est une ressource qui offre souvent des résultats positifs, surtout lorsque l’objectif est de résoudre des conflits qui ne sont pas directement liés au sexe.