L’élevage de saumons en captivité, un poisson dont la consommation a explosé au cours des dernières décennies, n’est pas exempt de controverse, en raison de la salubrité des élevages. De même que l’alimentation de ces animaux, qui peut parfois contenir des métaux lourds ou des perturbateurs endocriniens.
Ainsi, la production annuelle de saumon norvégien est passée de 50 000 tonnes à un million de tonnes en moins de 30 ans. Cette espèce a été sélectionnée pour sa capacité à accumuler les acides gras oméga-3 et oméga-6.
Les acides gras oméga-3 et oméga-6 ont la particularité de ne pas pouvoir être fabriqués par notre organisme. Ils doivent donc être obtenus à partir de sources alimentaires, végétales et animales, dont le poisson.
Les bienfaits des oméga-3
En ce qui concerne l’importance de ces composés, il suffit de mentionner qu’ils sont nécessaires au maintien des membranes cellulaires, qu’ils participent à l’absorption et au transport des vitamines liposolubles (A, D, E et K) et que, sans eux, d’importantes hormones telles que les prostaglandines ne peuvent être fabriquées.
Les prostaglandines régulent diverses fonctions telles que la tension artérielle, la coagulation sanguine, la réponse inflammatoire allergique et l’activité du système digestif.
Les acides gras oméga-3 contribuent également à réguler le cycle du mauvais cholestérol et à réguler les effets des hormones féminines. Ils agissent également sur le système nerveux et sur l’efficacité des connexions entre les cellules nerveuses, de sorte que leur absence peut entraîner des troubles de l’humeur.
Du cœur aux allergies, en passant par la dépression, la vue et bien d’autres organes et fonctions ont besoin de leur aide.
Le saumon, une source d’oméga-3 surexploitée
Le problème du saumon d’élevage est que, bien qu’il contienne une grande quantité d’acides gras oméga, bien supérieure à celle du saumon sauvage, il semble présenter un déséquilibre entre les oméga 3 et les oméga 6 qu’il apporte, principalement en raison d’une réduction de son alimentation en anchois, qui fournissent des oméga 3.
Ce déséquilibre pourrait avoir un impact négatif sur les processus inflammatoires. En outre, en raison de la forte pollution environnementale dans les exploitations agricoles, leur viande contient un certain nombre de perturbateurs endocriniens.
Si l’on ajoute à cela que la pollution des élevages pesticides, parasites endémiques, matières fécales, etc, de plus en plus importante, ne contribue pas vraiment à améliorer l’habitat marin et que le saumon d’élevage concurrence le saumon sauvage pour la nourriture avec l’aide de l’homme, on comprend qu’il y a une exigence sanitaire et écologique à rechercher d’autres sources d’oméga 3.
Il ne s’agit pas de cesser de consommer du saumon d’élevage, qui est commercialisé à près de 95 %, mais d’en modérer la consommation afin de réduire la pression des consommateurs sur ce produit et d’essayer de rendre sa production plus équilibrée avec l’environnement, tout en nous aidant à avoir une alimentation plus variée.
A cet égard, il existe de nombreuses sources d’oméga-3 dans le monde, tant végétales qu’animales. Un inconvénient toutefois : les acides oméga-3 d’origine animale – l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docosahexaénoïque (DHA) – sont déjà structurellement prêts à remplir leurs fonctions dans notre organisme.
L’acide alpha-linolénique (ALA), l’oméga-3 prédominant dans le monde végétal, ne l’est pas. L’ALA agit comme un précurseur des deux autres, mais avec un handicap majeur : la conversion de l’ALA en EPA et DHA dans le métabolisme humain est très inefficace. Ainsi, pas plus de 5 % de l’ALA ingéré dans l’alimentation est converti en EPA et DHA.
Par conséquent, pour obtenir la ration nécessaire d’oméga-3 à partir d’aliments végétaux, il faut de grandes quantités, ce qui n’est pas toujours possible. Ce n’est pas toujours possible, par exemple, lorsque notre source est constituée de noix, car elles sont à la fois très caloriques et rassasiantes.
Cependant, si nous mangeons de manière variée, nous pouvons répartir notre apport en oméga-3 entre différents aliments, en tenant compte à la fois des sources animales et végétales. De cette manière, nous pouvons réduire notre consommation de métaux lourds et de perturbateurs endocriniens provenant des poissons d’élevage et surtout du saumon.
Dix sources alternatives d’acides oméga-3
- Les noix : Les noix sont sans doute la principale source d’oméga-3 parmi les fruits à coque, puisque 6 % de leurs graisses sont des oméga-3. Il est conseillé de modérer leur consommation en raison de leur teneur élevée en calories.
- Sardines : elles sont presque la source la plus importante de poisson qui fournit des oméga-3 EPA et DHA.
- Anchois : l’anchois est en tête du podium des sources animales avec la sardine, et c’est d’ailleurs de cette source que le saumon d’élevage tire sa ration d’oméga-3.
- Le soja : que ce soit sous forme de graines germées, d’edamame, de tofu ou d’huile, le soja est une excellente source d’acides gras oméga-3 ALA, notamment 3,2 grammes pour 100 grammes d’huile de soja.
- Huile de foie de morue : elle se distingue par sa teneur en EPA, avec 6,9 g pour 100 g, ainsi qu’en DHA, avec 10,968 g pour 100 g de produit.
- L’huile de colza : malgré sa mauvaise réputation dans notre pays, elle a un rapport oméga 3/6 de 2:1, ce qui est un excellent rapport, car 9% de ses graisses sont des ALA. De plus, la somme de son rapport oméga 3/6 avec sa proportion d’acide oléique fait de cette huile un excellent antioxydant et anti-inflammatoire.
- Radis : ils agrémentent les salades et apportent près d’un gramme d’ALA par cent grammes.
- Avoine : elle fournit environ 1,4 gramme d’oméga-3 par 100 grammes et constitue la principale source de cet acide gras parmi les céréales.
- Les épinards : crus ou bouillis, ils constituent une source parfaite d’acide gras essentiel.
- Avocats : ils constituent une source acceptable d’ALA, puisque 100 grammes de ce fruit fournissent 111 milligrammes de cet oméga 3 et jusqu’à 1,6 gramme d’acide linoléique.