Isoler thermiquement 2

Cinq mesures pour rendre votre bâtiment plus efficace sur le plan énergétique

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Temps de lecture :8 min de lecture
  • Post category:Maison

Lorsque nous voyons des rapports sur l’installation de panneaux solaires ou de systèmes d’isolation de façade, il s’agit inévitablement de maisons unifamiliales, probablement dans un autre pays. Leurs propriétaires peuvent effectuer ces rénovations en sachant qu’ils rembourseront leur investissement et augmenteront la valeur de revente de leur maison.

Mais la majorité de la population France, 65%, vit dans des appartements, et plus de la moitié d’entre eux ont été construits avant 1980, c’est-à-dire qu’ils ont plus de quarante ans. Il n’est pas surprenant que 8 bâtiments sur 10 aient des classifications énergétiques E, F et G, les plus basses, selon l’Institut pour la diversification et les économies d’énergie (IDAE).

L’efficacité énergétique consiste à utiliser moins d’énergie pour obtenir le même résultat. Il ne s’agit pas seulement de réduire la consommation d’énergie pour le chauffage et la climatisation, mais aussi de tirer le meilleur parti de l’énergie utilisée, en évitant les pertes. Cela signifie moins d’émissions de gaz à effet de serre, moins de pollution et moins de consommation d’eau.

Rendre notre appartement privé plus durable implique d’améliorer les fermetures, notamment les fenêtres, d’installer des sols isolants, de recycler les meubles, d’utiliser un éclairage et des appareils à faible consommation d’énergie, ou même quelque chose d’aussi simple que l’installation d’auvents. Toutes ces mesures peuvent réduire considérablement les dépenses énergétiques (et les factures) de la maison, avec des économies de l’ordre de 30 à 40 %.

Cependant, les mesures qui ont le plus d’impact sont celles qui concernent le bâtiment lui-même. Les nouveaux fonds européens permettent aux associations de propriétaires de rénover leurs bâtiments grâce à des subventions qui couvrent le coût des travaux en fonction des économies réalisées.

Par exemple, avec une réduction de 30% des énergies non renouvelables, une subvention de 40% du coût de la rénovation est disponible, jusqu’à un maximum de 6 300 ¤ par logement. Avec une réduction de 60 % ou plus, une subvention pouvant atteindre 80 % peut être obtenue. L’objectif de l’Union européenne est que, d’ici 2050, l’ensemble du parc immobilier soit rénové et remis à neuf.

La rénovation d’un bâtiment existant pour en augmenter l’efficacité énergétique implique l’incorporation de matériaux d’isolation thermique dans les façades, les toits et les clôtures pour éviter les déperditions, ainsi que l’utilisation de sources d’énergie renouvelables telles que les panneaux solaires et les systèmes de stockage de l’électricité ou de l’eau chaude.

1. Analyser les façades

La première étape consiste à réaliser un audit énergétique du bâtiment. La technologie est d’une grande aide pour analyser les façades et les toits, où se produisent les plus grandes pertes d’énergie. Grâce aux caméras infrarouges, il est très facile d’identifier les zones les plus « chaudes » et de repérer les ponts thermiques par lesquels la chaleur s’échappe.

L’enveloppe de nombreux bâtiments en France est généralement constituée d’une double cloison en briques ou, dans le meilleur des cas, d’une double cloison avec une chambre à air. Plusieurs améliorations sont possibles : injecter de la mousse de polyuréthane ou de la laine minérale dans cet espace, ajouter une cloison isolante à l’intérieur (dans le cas de bâtiments historiques où la façade ne peut être modifiée) ou installer une façade ventilée.

Il s’agit d’une combinaison d’une coque isolante en mousse pulvérisée recouverte de panneaux extérieurs. Ce dernier réduit encore les pertes de chaleur. Ces panneaux ont un aspect esthétique plus attrayant et offrent également une meilleure isolation acoustique, qui est l’une des principales lacunes des bâtiments en France.

L’autre intervention qui a un impact important est la rénovation des fenêtres et des clôtures. Le double vitrage est une première étape, mais il ne sert pas à grand-chose si le cadre de la fenêtre est un pont thermique, c’est-à-dire un point de fuite de chaleur, qui peut entraîner des pertes allant jusqu’à 10 %. Les nouveaux cadres à rupture de pont thermique font une grande différence. Les clôtures de balcons sont encore plus importantes, car elles sont plus exposées et sont souvent moins bien isolées.

2. Isoler les toits

Si l’on tient compte du fait que l’air chaud a tendance à monter, il est facile de comprendre pourquoi un toit mal isolé et non étanche peut augmenter les pertes de l’ensemble du bâtiment. Dans le cas des toits plats, les toits plats typiques, les feuilles isolantes peuvent être recouvertes d’un matériau imperméable et réfléchissant, ce qui évite également un chauffage excessif en été.

L’isolation est également essentielle pour les toits en pente, qui, comme les façades, doivent non seulement être isolés et imperméabilisés, mais aussi ventilés. Cette lame d’air intermédiaire permet une efficacité encore plus grande.

L’option la plus attrayante est l’installation d’un « toit vert », qui consiste à installer des plantes sur le toit, le transformant en jardin ou même en verger. Les toits verts absorbent le rayonnement solaire en été et réduisent les coûts de climatisation de l’ensemble du bâtiment. Ils retiennent également l’eau de pluie, isolent du bruit extérieur et empêchent l’effet d’îlot de chaleur si fréquent dans les villes.

3. Énergies passives et renouvelables

Les coûts énergétiques les plus importants dans les immeubles d’habitation sont le chauffage et la climatisation. Tous peuvent être réduits avant d’investir dans les systèmes en appliquant les principes de l’architecture bioclimatique. Par exemple, peindre un bâtiment avec une peinture blanche réfléchissante peut réduire la température jusqu’à 10°.

L’orientation des toits et des fenêtres influe également sur l’efficacité, ce que l’on appelle l’énergie solaire passive. Mais lorsque l’orientation ne peut être modifiée, l’utilisation de stores, de persiennes, de persiennes inclinables ou de pergolas de couleur claire peut permettre de réaliser des économies supplémentaires en matière de climatisation.

Enfin, surtout dans les endroits où le taux d’humidité est élevé, jouer avec la ventilation et les courants d’air permet d’éviter la condensation, ce qui réduit les coûts de chauffage et de climatisation. L’installation de sources d’énergie renouvelables est un autre facteur d’économie important, au point de parvenir à un bâtiment presque entièrement autosuffisant.

4. Panneaux photovoltaïques

Sans aller aussi loin, les panneaux photovoltaïques installés sur les toits, les toitures et même les façades permettent de produire de l’électricité et d’économiser jusqu’à 50 % de la facture d’électricité. Dans les endroits où le nombre d’heures d’ensoleillement est plus élevé, les panneaux solaires thermiques fournissent de l’eau chaude gratuite toute l’année.

Les systèmes de chauffage et de refroidissement peuvent être combinés avec des systèmes de récupération de la chaleur, ce qui permet d’éviter les pertes de ventilation dans les maisons et d’améliorer la qualité de l’air, notamment dans les villes. En hiver, l’air chaud et vicié de l’intérieur de la maison passe par un échangeur de chaleur, généralement situé au sous-sol.

L’échangeur de chaleur absorbe cette chaleur et l’utilise pour chauffer l’air froid de l’extérieur, qui est filtré avant d’être introduit dans la maison. En été, le processus est inversé pour éviter de perdre la fraîcheur à l’intérieur de la maison. Ces systèmes permettent d’économiser jusqu’à 40 % des coûts de chauffage et de refroidissement.

5. Exploiter l’énergie géothermique

D’autres bâtiments peuvent bénéficier de l’énergie géothermique, qui tire parti de la différence de température entre la surface et l’intérieur de la terre. Ces systèmes installent un échangeur de chaleur à une profondeur d’environ 20 mètres, où il y a une température stable d’environ 18°C toute l’année.

En été, la température du sous-sol est plus basse que celle de la surface, et il est possible d’extraire l’air chaud des maisons et de le refroidir à travers le circuit, dans lequel se trouve un réfrigérant comprimé. En hiver, la température extérieure est plus basse, et l’air froid est chauffé lorsqu’il passe dans le système.

80 % de l’énergie consommée est gratuite, car elle est basée sur cette différence thermique. Il est calculé que pour chaque KWh consommé par le compresseur, le système produit l’équivalent de 5 KWh de chauffage ou de climatisation. Le coût du système peut être amorti en deux ou trois ans.

Le changement climatique entraîne des saisons plus extrêmes, avec des étés de plus en plus chauds et longs, et des hivers marqués par de violentes tempêtes. La récente crise énergétique est un signal d’alarme. Le temps presse, plus vite nous atteindrons l’efficacité et l’indépendance énergétiques, mieux ce sera.

Isoler thermiquement