Le chardon marie comme dépuratif, le thé vert pour lutter contre le surpoids, l’échinacée pour les rhumes, la passiflore ou la valériane pour les insomnies et la propolis aux propriétés antivirales sont quelques-unes des plantes utilisées à des fins médicinales.
L’enracinement culturel et l’utilisation répandue peuvent indiquer la sécurité, mais pas l’efficacité des traitements, en particulier dans ce domaine, où la tradition est généralement basée sur des remèdes contenant des ingrédients actifs en très faible concentration.
Le terme « plante médicinale » est compris dans la plupart des cas dans un sens large qui inclut les épices, les tisanes, les aliments et les compléments alimentaires. En France, la plupart de ces plantes médicinales sont vendues dans des herboristeries, ce qui constitue un point faible potentiel pour ces produits.
Herbes ou médicaments ?
En France, un produit à base de plantes ne peut pas faire la publicité de ses propriétés pour le traitement ou la prévention des maladies s’il n’a pas été autorisé par l’Agence Française des médicaments et des produits de santé.
Lorsque l’Agence autorise un médicament, elle établit des conditions telles que le dosage, la sécurité, et garantit son utilisation dans les conditions établies. Un produit qui n’est pas enregistré en tant que médicament ne peut donc pas être présenté avec des propriétés pour le traitement de certaines maladies.
Cela signifie-t-il qu’un produit à base de plantes ne peut être commercialisé ? Pas exactement, mais il doit être couvert par une autre législation, comme celle relative aux compléments alimentaires. Par conséquent, comme tout médicament, toute plante médicinale doit respecter le mantra pharmaceutique : qualité, sécurité et efficacité.
Et bien que les études scientifiques sur ces produits soient de plus en plus nombreuses, elles ne sont peut-être pas encore suffisantes. La réglementation Française autorise la commercialisation des plantes médicinales enregistrées comme médicaments dont l’usage traditionnel est prouvé. Cela signifie que ce sont les informations sur la qualité et la sécurité qui sont requises, et non l’efficacité.
En ce sens, il suffit de démontrer qu’un produit à base de plantes a été utilisé traditionnellement pendant au moins les 30 dernières années. Elle autorise également les médicaments à base de plantes, mais, contrairement aux médicaments, les conditions d’enregistrement sont plus simples.
Les fabricants de produits à base de plantes sont tenus de fournir des informations sur leur qualité, leur sécurité et leur efficacité, mais avec un enregistrement plus simplifié ; au lieu de devoir mener des essais cliniques originaux, comme pour les médicaments, ils peuvent simplement faire valoir leur longue histoire d’utilisation.
Le problème est, dans la plupart des cas, l’automédication et les recommandations faites par du personnel non qualifié. Cela conduit à une mauvaise utilisation. En effet, le pharmacien est le professionnel le plus qualifié pour délivrer des préparations de plantes médicinales avec des garanties de qualité, de sécurité et d’efficacité. Le monde de la phytothérapie nécessite des années d’études pour comprendre comment les différents ingrédients interagissent entre eux.
Points à prendre en compte
1. Sont-ils sûrs ?
Le terme « naturel » est souvent considéré comme synonyme de sécurité. Mais ce n’est pas toujours le cas. Bien que les compléments soient annoncés comme naturels, ils peuvent avoir des effets sur le corps ou des effets indésirables. Mais il est également vrai que les produits à base de plantes sont utilisés en phytothérapie avec de larges marges thérapeutiques.
Comme le reconnaît la Société Française de phytothérapie, « les produits peu puissants, comme les chapitres de camomille, sont inclus et ceux dont la marge est étroite, comme la digitaline et ses principes actifs, comme la digoxine, sont exclus ». Par conséquent, la phytothérapie devrait être incluse comme une thérapie douce et non agressive.
2. Peuvent-ils interagir avec des médicaments ?
Oui, plusieurs types d’interactions peuvent se produire entre les médicaments et les compléments alimentaires. Les plantes et les médicaments peuvent se potentialiser mutuellement, ce qui signifie que si vous prenez des médicaments, vous devez consulter votre médecin avant de prendre une plante médicinale.
Le millepertuis, par exemple, utilisé pour la dépression et l’anxiété, peut affecter le métabolisme de certains médicaments, tout comme la caféine.
3. Ces produits peuvent-ils être contaminés ?
Oui, comme tout autre produit alimentaire, il est important de respecter des conditions de culture et de contrôle normalisées. Les bonnes pratiques agricoles et de récolte des plantes médicinales constituent la première étape pour garantir leur qualité. Ils ont un impact direct sur la sécurité et l’efficacité du produit final.
4. Peuvent-ils contenir des mélanges de diverses herbes ?
Oui, et cela complique l’exigence de la directive d’identifier et de quantifier les ingrédients botaniques actifs ou d’autres agents biologiques.
5. Sont-ils efficaces contre les maladies graves ?
Non, ils ne peuvent pas non plus guérir une main cassée, ni traiter les problèmes liés à une crise cardiaque.
Il existe aujourd’hui de nombreuses études sur ces produits et, bien que l’utilisation de ces dons de la nature présente de nombreux avantages, comme la capacité d’augmenter la protection contre certaines maladies et d’apporter un état général plus sain, il est important de faire preuve de prudence et d’être bien informé sur ce que vous prenez.