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Les carences nutritionnelles pendant la grossesse : comment les éviter ?

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Pendant la grossesse, les besoins en énergie, en protéines, en vitamines et en minéraux augmentent. Le régime alimentaire de la femme doit donc être modifié : les besoins en nutriments sont accrus et doivent être satisfaits. Les risques de ne pas le faire sont importants : ils peuvent entraver à la fois le bon développement du fœtus (avec la possibilité que cela compromette la santé à long terme du bébé à venir) et le maintien du métabolisme lui-même en bon état pendant les neuf mois de gestation.

Il se trouve que, dans de nombreux cas, l’alimentation ne suffit pas à fournir tous ces nutriments nécessaires. C’est pourquoi les experts recommandent une supplémentation en certains minéraux et vitamines afin d’améliorer les résultats périnataux. Les détails de ces nutriments et les compléments nécessaires sont donnés ci-dessous.

1. Acide folique

La vitamine B9, plus connue sous le nom d’acide folique, est un nutriment que l’on trouve dans divers aliments : légumes à feuilles vertes, foie, fruits, céréales, légumineuses, levures et noix. Pour cette raison, il est recommandé aux femmes enceintes de consommer ces produits. Cependant, même chez les femmes qui les ingèrent en grande quantité, il est presque impossible de couvrir les besoins minimaux par le seul régime alimentaire. Il est conseillé de prendre un complément quotidien, idéalement au moins un mois avant la conception et tout au long de la grossesse.

Quels sont les risques d’un apport insuffisant en acide folique ? Le plus important est le risque d’anomalies du tube neural, qui sont l’anomalie congénitale la plus courante après les cardiopathies congénitales.

L’anomalie du tube neural la plus courante est le syndrome de spina bifida. Ces anomalies se produisent à la suite d’un échec de la fusion du tube neural au cours de l’embryogenèse précoce, entre les 21e et 27e jours de la vie embryonnaire. D’où l’importance de commencer la supplémentation, si possible, plusieurs semaines avant le début du processus.

2. Fer

La carence nutritionnelle la plus courante chez les femmes enceintes est l’anémie ferriprive : un nombre insuffisant de globules rouges sains (ceux qui fournissent l’oxygène aux tissus), parce que l’organisme ne dispose pas de la quantité de fer nécessaire. Cette anémie peut entraîner des problèmes pour la mère, mais surtout pour le bébé : elle est associée à un faible poids de naissance, à la prématurité et à une mortalité périnatale accrue, ainsi qu’à une altération des performances cognitives et du développement physique.

Bien que l’anémie ne soit généralement pas grave dans les pays développés, au cours des deuxième et troisième trimestres, il existe un bilan ferrique négatif, qui ne peut être compensé par le régime alimentaire ou par l’amélioration de la biodisponibilité. Tout cela, nous amène à la nécessité d’une supplémentation en fer pendant ces périodes de la grossesse. Il est recommandé de faire cet apport supplémentaire sur une base quotidienne pendant la deuxième moitié de la grossesse. Pour plus d’informations sur les aliments qui contiennent le plus de fer, cliquez ici.

3. l’iode

L’iode est un nutriment essentiel. À tel point qu’un sommet convoqué par les Nations unies en 1990 a inclus parmi les droits des enfants un apport adéquat en iode pendant la petite enfance pour assurer un développement normal, ainsi que de la mère pendant la grossesse et l’allaitement. Quels sont les problèmes liés à une carence en iode ? Plusieurs, et très importantes.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la carence en iode est après la famine extrême la principale cause de retard mental et d’infirmité motrice cérébrale évitables dans le monde. Les troubles dits de carence en iode comprennent le goitre endémique, les fausses couches à répétition, les retards de croissance chez les enfants et les adolescents et les retards mentaux.

Le problème est que la plupart de l’iode de la planète se trouve dans les océans. Les aliments naturels, à l’exception des fruits de mer (poissons, mollusques, algues, etc.), sont donc très pauvres en iode. A cela s’ajoute le fait qu’il ne s’agit pas d’une substance que le corps peut stocker, et qu’elle doit donc être consommée quotidiennement.

Cela explique pourquoi entre 30 et 50 % des femmes enceintes en France ne consomment pas les doses quotidiennes recommandées d’iode. Pour cette raison, et au-delà du fait que le sel consommé par la famille est iodé précisément pour pallier ces carences, il est considéré comme essentiel de prendre des suppléments d’iodure de potassium, si possible comme c’est le cas pour l’acide folique dès avant le début de la grossesse.

4. Calcium

Les nutriments mentionnés jusqu’à présent sont ceux qui provoquent le plus fréquemment des carences pendant la grossesse. Il y en a cependant d’autres auxquels il faut prêter attention, car ils peuvent éventuellement avoir besoin d’être renforcés, bien que leurs besoins soient généralement couverts par le régime alimentaire.

L’un d’entre eux est le calcium, l’élément le plus abondant dans le corps humain. En France, la majorité de la population couvre la demande de cette substance grâce à l’inclusion dans le régime alimentaire d’au moins trois portions d’aliments riches en calcium, comme le lait ou le fromage, ainsi que des sources non laitières de calcium (légumineuses, noix, poisson, etc.). À cette fin, il est essentiel de consommer des aliments issus du régime méditerranéen.

5. Autres oligo-éléments et vitamines

Il en va de même pour des nutriments tels que le zinc, le cuivre, le phosphore et le rétinol et la vitamine D, qui ne nécessitent généralement pas d’apport supplémentaire. Bien entendu, c’est au médecin d’analyser chaque cas et, si nécessaire, d’indiquer une supplémentation de ces substances. Il appartient également au spécialiste de fournir des informations sur les quantités recommandées d’acide folique, de fer et d’iode pour chaque individu, en fonction de ses caractéristiques et de ses antécédents de santé.

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