La myopie de l’enfant : la faute aux écrans ou à un nombre insuffisant d’heures de plein air ?

La myopie est un problème mondial qui n’a cessé de croître au cours des dernières décennies. On estime qu’une personne sur quatre dans le monde est myope.

Et il est peu probable que la tendance s’inverse : une étude réalisée en 2016 par des scientifiques prévoyait que d’ici 2050, la moitié des êtres humains en souffriraient.

À cet égard, les experts soulignent l’importance de prêter attention à la myopie infantile. D’autant plus que ce problème commence souvent à l’école, voire plus tôt, selon le type de myopie, et qu’un dépistage et un traitement précoces sont essentiels pour empêcher la myopie de progresser.

Mais la question est également pertinente car ces dernières années, l’augmentation des cas de myopie infantile a été très prononcée. De 2016 à aujourd’hui, l’incidence de la myopie chez les enfants a augmenté de 17%.

Signes de la myopie dans l’enfance

La myopie est un problème qui survient lorsque la distance entre l’avant et l’arrière du globe oculaire est supérieure à la normale. Par conséquent, les images éloignées ne convergent pas sur la rétine (comme elles le devraient) mais devant elle, et sont donc floues. Les images proches, en revanche, sont vues correctement. Par ailleurs, il existe deux types de myopie : la myopie simple et la myopie pathologique ou magna. La myopie simple apparaît généralement à l’âge scolaire, d’abord comme une petite altération, qui s’accentue au fur et à mesure que l’enfant grandit et se stabilise généralement à la fin du développement. La pathologie, quant à elle, commence plus tôt ; elle est souvent détectée vers l’âge de quatre ans. Elle est très prononcée dès le plus jeune âge, et est liée à des lésions oculaires plus importantes, qui apparaissent généralement à partir de la cinquantaine et peuvent entraîner un glaucome, une cataracte et une perte de la vision.

C’est pourquoi les contrôles ophtalmologiques sont essentiels pour les enfants dès leur plus jeune âge. En général, dès l’âge de trois ou quatre ans, ils sont capables de répondre dans la salle de consultation et de collaborer avec le spécialiste pour déterminer leur acuité visuelle. Ces contrôles sont essentiels, notamment lorsque des signes indiquent que l’enfant a des difficultés à bien voir à distance. Par exemple, s’il fronce les sourcils ou cligne des yeux lorsqu’il regarde et se concentre sur des objets éloignés.

Les enfants myopes peuvent également être plus distraits et montrer moins d’intérêt pour les activités qui nécessitent une bonne vision de loin, comme certains sports ou jeux.

Pour les mêmes raisons, ces enfants sont parfois plus renfermés et plus friands de lecture ou d’autres activités qui ne nécessitent pas de bien voir à distance, et ils expriment souvent qu’ils sont fatigués ou ont mal à la tête.

Écrans et autres causes possibles

Parmi les causes de la myopie, il y a indéniablement une composante génétique. En effet, dans la moitié des cas d’enfants myopes, l’un des parents souffrait de la même pathologie. Et dans 30,9% des cas, les deux parents en souffraient : le père et la mère. Mais l’héritage génétique n’explique pas l’augmentation du nombre d’enfants atteints de myopie. Alors pourquoi ? Les raisons ne sont pas claires. On sait cependant qu’il existe certains faits liés à cette augmentation.

Traditionnellement, la myopie est imputée aux activités qui impliquent une vision de près prolongée : la lecture et, plus récemment, l’utilisation d’appareils électroniques avec écran, comme les ordinateurs, les téléphones et les tablettes.

Plusieurs études, ont révélé que les personnes ayant un niveau d’éducation élevé sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de myopie. Cela pourrait être dû au fait que l’on passe plus de temps à lire, tant sur papier que sur les écrans.

Un article antérieur indiquait également que les tâches impliquant une vision de près prolongée augmentent le risque de myopie, ce qui a pu être constaté lors de la pandémie de COVID-19. Elle a donc recommandé de « développer des stratégies pour réduire l’impact » de ces tâches sur les enfants.

L’importance de la lumière du soleil

Cependant, d’autres examens, affirment que d’autres études sont nécessaires pour établir la preuve de cette association avec les écrans. D’autres études encore soutiennent depuis plusieurs années une hypothèse qui va dans une autre direction : la cause principale de l’augmentation de la myopie infantile est que les enfants passent trop peu de temps à l’extérieur. Pourquoi les activités de plein air réduiraient-elles l’incidence de la myopie ? Eh bien, parce que la lumière du soleil pourrait favoriser un développement de l’œil que la lumière artificielle qui est très différente de la lumière naturelle, même si nous ne la voyons pas clairement à l’œil nu ne permettrait pas d’atteindre.

En outre, ajoute le spécialiste, « il pourrait y avoir une variable indirecte, comme le fait qu’un mode de vie sédentaire provoque la myopie et que l’activité physique la prévient ». Dans ce cas, la lecture ou les écrans ne seraient pas la cause de la myopie, mais plutôt les activités qui y sont associées du fait que, en général, elles sont réalisées à l’intérieur et non à l’extérieur.

Selon une étude, 38 % des enfants passent moins de 1,6 heure par jour exposés à la lumière du soleil ; 44 % y passent entre 1,6 et 2,7 heures par jour, et seulement 18 % pratiquent des activités en plein air pendant plus de 2,7 heures chaque jour.

Bien sûr, le confinement et d’autres restrictions pendant la pandémie de COVID ont eu un impact négatif sur la probabilité de travailler à l’extérieur.

Mais cet avantage potentiel la prévention de la myopie incite les enfants à passer plus de temps à l’extérieur, si possible en pratiquant une activité physique, qui est également essentielle à leur développement.

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