Enfants et changements climatiques 2

Devons-nous cesser d’avoir des enfants pour éviter le changement climatique ?

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L’humanité cesse d’avoir des enfants. Alors qu’en 1950, la femme moyenne dans le monde avait environ 5 enfants au cours de sa vie, elle en a aujourd’hui un peu plus de 2,4. Au cours des dernières décennies, une grande partie de la population mondiale est sortie de la pauvreté et a migré vers les villes. Cela conduit les gens à avoir moins d’enfants pour leur donner une meilleure éducation et de meilleures opportunités.

Cependant, dans les pays plus riches, où la fécondité diminue encore plus, il existe un autre facteur : le changement climatique. Certaines personnes choisissent de ne pas avoir d’enfants parce qu’elles craignent que cela n’amplifie le réchauffement climatique, tandis que d’autres s’inquiètent de mettre au monde des enfants sur une planète qui sera dévastée par le réchauffement et les catastrophes naturelles.

Pour la plupart des êtres vivants, la surpopulation est un problème qui se résout de lui-même. S’il a beaucoup plu une année et que les buissons ont plus de feuilles, les cerfs se multiplient davantage et gardent les buissons sous contrôle. Mais plus de cerfs signifie aussi plus de nourriture pour les loups, qui augmentent en nombre et contrôlent les cerfs.

Cependant, les humains n’ont pas eu de prédateurs naturels pendant des centaines de milliers d’années. Cela signifie que la seule chose qui puisse contrôler la population humaine est la pénurie de ressources et les maladies. Deux choses que la civilisation moderne combat très efficacement.

Dans le passé, la population humaine a augmenté à un rythme alarmant. En 1950, il n’y avait que 2,6 milliards de personnes sur Terre. Aujourd’hui, nous sommes environ 8 milliards et, au rythme actuel, nous devrions atteindre 9,8 milliards d’ici à 2050, bien que les experts prévoient que nous n’irons pas au-delà et que nous commencerons probablement à décliner plus tôt. Selon une étude, presque tous les pays verront leur population diminuer d’ici 2100.

Les émissions de carbone de vos enfants

Alors que la planète est déjà très peuplée, il est plus important que jamais de prendre en compte l’impact environnemental de la maternité. On estime que chaque enfant qui naît aujourd’hui ajoute 941 tonnes métriques de dioxyde de carbone à l’atmosphère, soit plus que les émissions de 524 voitures sur toute leur durée de vie. Mais il existe de grandes différences entre les pays et les sociétés.

En moyenne, chaque personne sur Terre est responsable d’environ cinq tonnes d’émissions de CO₂ par an. Cependant, selon les données de 2019, la personne moyenne aux États-Unis a émis plus de 30 fois plus de CO₂ que la personne moyenne au Soudan.

Avoir un enfant de moins dans un pays riche réduirait l’empreinte carbone d’un individu de 7,8 à 58,6 tonnes par an sur une durée de vie de 80 ans, bien qu’il y ait des variations en fonction de la façon dont on le mesure.

Une étude récente a comparé l’impact environnemental du fait d’avoir moins d’enfants à celui d’actions individuelles plus courantes, comme le recyclage ou l’installation d’ampoules à faible consommation d’énergie. Les différences sont frappantes.

Si le fait d’avoir un enfant de moins permet d’économiser environ 60 tonnes de CO₂ par an, vivre sans voiture permettrait d’économiser environ 2,3 tonnes, et pour chaque vol long-courrier que vous ne prenez pas, 1,6 tonne soit autant que de ne pas avoir de chien, qui permet d’économiser 1,4 tonne par an.

En comparaison, manger moins de viande ne permet d’économiser que 230 kilos de CO₂ par personne et par an ; le recyclage, 210 kilos ; et renoncer aux sacs en plastique, seulement 5 kilos de CO₂ en moins.

Moins d’humains pour sauver l’humanité

Arrêter d’avoir des enfants ne contribuerait pas seulement à atténuer les effets du changement climatique. Les scientifiques ont récemment prévenu que la sixième extinction massive d’espèces que connaît la planète depuis des années est due à l’activité humaine, principalement (mais pas exclusivement) à l’utilisation non durable des terres, de l’eau et de l’énergie.

L’extinction des espèces animales pourrait à son tour entraîner la dégradation d’écosystèmes entiers, la perte de récoltes et la famine de millions de personnes. Les abeilles, dont dépendent la plupart des cultures mondiales, en sont un bon exemple.

Cependant, l’arrêt de la procréation signifie également que la population va vieillir rapidement. On s’attend à ce qu’il y ait 1,6 milliard de personnes de plus de 65 ans d’ici 2050 et que, par exemple, la moitié de la population chinoise ait plus de 65 ans à la fin du siècle.

Les personnes âgées consomment plus de ressources qu’elles n’en produisent. Une population en déclin pourrait entraîner des pénuries de main-d’œuvre et une augmentation des problèmes de santé liés à l’âge et des ressources nécessaires pour les atténuer.

Par ailleurs, avoir moins d’enfants a déjà un impact important et est essentiel pour nous sauver, mais ce ne peut être la seule mesure. Réduire le nombre d’habitants de la planète peut prendre des centaines d’années.

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