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Philophobie : comment se rendre compte que l’on a peur de tomber amoureux ?

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Nous venons de passer la Saint-Valentin et tout le monde ne l’a pas célébrée. De nombreuses personnes, après avoir subi une rupture traumatisante ou un deuil difficile après une séparation, ont peur de retomber amoureuses, ce que l’on appelle aussi parfois la peur de l’engagement. Il s’agit d’un véritable problème qui, s’il n’est pas traité à temps, peut s’aggraver et déboucher sur ce qu’on appelle la philophobie : la peur irrationnelle de tomber amoureux ou de s’engager émotionnellement envers quelqu’un.

Bien sûr, souffrir par amour n’est pas nouveau. Et avoir une certaine réticence après avoir traversé une expérience douloureuse est également normal. Mais la philophobie est un terme récent, qui ne figure pas du moins pour l’instant dans les manuels de diagnostic destinés aux psychologues, et qui est utilisé pour décrire le type de situation qui interfère de manière significative dans la vie de la personne, qui, même si elle le souhaite, est incapable de tisser des liens profonds avec d’autres personnes avec lesquelles elle pourrait avoir une relation amoureuse.

Insécurités et blocages émotionnels

Ces problèmes sont liés à un blocage émotionnel dû aux insécurités de la personne. Ce sont des insécurités qui proviennent de mauvaises expériences passées, les leurs ou celles de leur entourage proche. L’interprétation de ces sentiments amène l’esprit à considérer l’attachement à une autre personne comme un « danger ».

Dans sa solitude, la personne a créé une sorte de bulle de bien-être, à sa manière. Le moment où ils voient que la bulle pourrait être en danger est le moment où la peur apparaît. Le psychologue donne l’exemple d’une personne « affectée émotionnellement » par une longue relation, qui a duré plusieurs années, mais qui, après avoir traversé le processus de deuil, trouve la stabilité nécessaire pour affronter sa vie quotidienne. Puis elle rencontre quelqu’un. Au début, tout va bien, mais il arrive un moment où cette personne demande à ce que la relation aille de l’avant.

Un spécialiste détaille ce qui arrive à la personne en question : Presque sans vous en rendre compte, votre mémoire émotionnelle vous ramène à ces premiers jours après la rupture, lorsque vous vous sentiez si mal, vous vous rappelez combien il était difficile de s’en remettre, et toute une série de peurs associées à ces sentiments passés commencent à se réveiller. Comme le corps et l’esprit ne veulent pas souffrir à nouveau, la peur s'empare de la personne et ce qui était jusqu’alors une belle relation est rempli de doutes.

Signes que vous avez peur de tomber amoureux

Quelles sont les attitudes typiques de la personne qui a peur de tomber amoureuse, c’est-à-dire la peur de « sortir de sa zone de confort » et de souffrir à nouveau ? Parmi les plus courantes, citons les suivantes :

  • Tomber amoureux de personnes « inaccessibles », afin de rendre difficile la concrétisation de la relation et de rejeter la responsabilité sur soi-même (« Ce n’est pas que j’ai peur de tomber amoureux, mais que les circonstances rendent la relation irréalisable »).
  • Relations avec des personnes qui sont très différentes de soi. De cette façon, le fait que le couple ne prospère pas vient « naturellement », et la personne ne ressent pas la pression de mettre fin, à cause de ses craintes, à une relation qui semble fonctionner.
  • Chercher les défauts de la personne qu’ils fréquentent, afin de se justifier en se disant que ce n’est « pas la bonne » et qu’ils ne devraient donc pas s’engager plus avant avec elle.
  • Provoquer des disputes et des bagarres avec le partenaire, dans le but d’amener l’autre personne à quitter la relation (ce qui revient à rejeter la responsabilité sur l’autre personne).
  • S’isoler émotionnellement s’ils ont l’impression que l’autre personne se rapproche trop d’eux : ne pas décrocher le téléphone, prendre trop de temps pour répondre aux messages, s’occuper d’autres activités ou inventer des excuses pour ne pas les voir régulièrement, etc.
  • Cela signifie que les personnes qui souffrent de cette peur de l’engagement « cherchent à rompre la relation afin de retrouver le contrôle qu’elles avaient perdu et, avec lui, la stabilité qu’elles souhaitent pour leur vie », explique une spécialiste. Le plus gros problème est que cette paix est de courte durée, car lorsqu’ils réalisent qu’ils ont une fois de plus raté l’occasion d’avoir un partenaire, ils se sentent à nouveau déprimés.

Philophobie et attachement évitant : symptômes

Dans les cas plus graves de philophobie, ses symptômes peuvent également être importants. En effet, ils peuvent coïncider avec les conséquences des crises d’angoisse, et comprennent la tachycardie, les nausées, les vertiges, la transpiration excessive, les tremblements, la bouche sèche, la sensation de manque d’oxygène, la confusion mentale, l’impulsivité, la perte de contrôle et les crises de panique.

Selon un spécialiste les facteurs génétiques, environnementaux et de développement de la personnalité interagissent souvent dans le développement de la philophobie, et celle-ci est souvent associée à d’autres troubles de nature sociale, comme le trouble de l’attachement évitant. Ce dernier est un problème qui s’exprime par un besoin exagéré d’indépendance et d’autosuffisance. Les personnes atteintes rejettent les relations interpersonnelles, affirmant qu’elles ne sont pas importantes, ou bien elles souhaitent en avoir mais, par peur d’être blessées émotionnellement, elles les évitent.

Comme il est logique, le trouble de l’attachement évitant génère une personnalité très propice à la philophobie : toute expérience traumatique (non seulement la sienne, mais aussi celle observée chez un proche) peut générer des difficultés pour la construction de relations sérieuses, stables et durables.

Que faire lorsque ces craintes sont détectées

Comme c’est généralement le cas pour ce type de problème, la première étape pour le surmonter est de l’accepter, d’accepter les limites émotionnelles et d’être prêt à les affronter. N’évitez pas ce qui est effrayant, car si vous l’évitez, la seule chose que vous obtiendrez est que la peur deviendra de plus en plus intense. L’une des clés consiste à introduire de petits changements qui aident à contrôler l’anxiété.

Pour cela, il est essentiel que la personne ne réprime pas ce qu’elle ressent, mais qu’elle puisse l’exprimer : de cette façon, elle réduira la tension et se détendra. Comme nous n’en avons pas l’habitude, cela peut être un peu difficile au début, souligne le spécialiste, qui conseille : Vous pouvez commencer par écrire : c’est un bon moyen de réfléchir avec vous-même à ce qui vous arrive, avant de le faire avec les autres.

La communication est essentielle dans toute relation. L’objectif est donc non seulement que la personne puisse exprimer ses craintes et ses sentiments à d’autres personnes, mais surtout qu’elle puisse le faire avec son partenaire. Le fait de leur faire prendre conscience de nos craintes nous aidera à mieux comprendre nos réactions et la tension émotionnelle sera donc réduite.

L’objectif principal est de vivre au jour le jour dans cette nouvelle relation. Nous devons laisser tomber les histoires passées et les attentes futures. Chaque situation et chaque personne est différente des autres. Par conséquent, nous devons concentrer notre attention sur le moment présent sans regarder beaucoup plus loin. Si la personne n’y parvient pas ou si elle a atteint une philophobie difficile à contrôler ou qui affecte gravement sa vie quotidienne, il est recommandé de suivre une thérapie psychologique, afin de résoudre le problème avec l’aide d’un professionnel.

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