Les protéines sont un composant essentiel de notre corps, non seulement d’un point de vue structurel, mais aussi d’un point de vue physiologique. En d’autres termes, d’un point de vue fonctionnel. D’une part, elles sont les éléments constitutifs des muscles, mais aussi des ligaments, des tendons et du cartilage qui protège nos articulations.
D’autre part, elles constituent le collagène, la protéine qui donne consistance et élasticité à notre peau, mais elles jouent aussi un rôle dans la formation de nos ongles, de nos cheveux, etc.
Mais les protéines ne sont pas seulement nécessaires sous ces aspects : elles sont aussi un élément fondamental des enzymes qui activent les réactions métaboliques et des hormones qui régulent notre fonctionnement interne, en plus de fournir l’azote nécessaire au matériel génétique ou aux intermédiaires énergétiques tels que l’Adénosine Tri-Phosphate (ATP).
Sans protéines, nous ne pourrions donc ni croître ni vivre. Cependant, les protéines ne suffisent pas à nous faire vivre ; elles doivent être accompagnées d’autres composants dans des proportions adéquates pour compléter une alimentation équilibrée et saine :
- Glucides.
- Les lipides.
- Fibres végétales.
- Les vitamines.
- Oligo-éléments.
- Calcium, potassium, magnésium, etc.
En fait, dans les proportions recommandées, les protéines sont en retrait par rapport à la somme des fruits et légumes.
Trop de protéines dans l’alimentation
Cette mise en garde n’est pas une simple hypothèse : un nutritionniste nous a avertis en 2012 que le régime alimentaire Français moyen était déjà suffisamment surchargé en protéines pour se laisser séduire par les modes qui consistent à en vouloir plus sous prétexte de mincir ou de manger sainement.
Le spécialiste soulignait que « l’apport en protéines en France couvre 173% des recommandations chez les hommes de 20 à 39 ans, et 228% chez les femmes du même âge ». À cet égard, l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) établit le besoin quotidien moyen en protéines à 0,63 gramme par kilogramme de poids corporel.
Cependant, l’agence recommande un apport un peu plus élevé pour assurer la couverture des besoins, car l’absorption alimentaire et intestinale n’est pas toujours pleinement efficace.
L’EFSA conseille donc un apport de 0,83 gramme de protéines par kilogramme de poids corporel. Un apport qui reste bien en deçà des 173% des recommandations pour les hommes de 20 à 39 ans, et des 228% pour les femmes.
Ce problème est aggravé, selon l’EFSA elle-même, par la mode croissante des produits enrichis en protéines et des régimes amaigrissants riches en protéines et pauvres en glucides. Ceux-ci sont basés sur l’effet supposé de satiété (rassasiement et donc réduction de la faim) des protéines, ce qui, précise l’EFSA dans le même document, ne peut être scientifiquement établi. En d’autres termes, il n’existe aucune preuve scientifique que les protéines à haute dose coupent la faim et aident donc à perdre du poids.
Les effets néfastes d’un déséquilibre protéique dans l’alimentation
Mais un problème supplémentaire se pose : un régime hyperprotéiné vient s’ajouter à la surcharge qui, comme nous l’avons déjà mentionné, est déjà présente dans le régime alimentaire Français. Cela peut créer une situation d’abus qui peut conduire à divers problèmes de santé.
Le principal d’entre eux est l’augmentation de la diurèse. En effet, l’augmentation de l’azote dans l’alimentation entraîne une augmentation de la concentration des métabolites dérivés de l’ammoniaque, principale voie d’expulsion des toxines azotées, ce qui provoque une augmentation de la miction pour évacuer les toxines. Il en résulte une augmentation de la miction pour évacuer ces sous-produits toxiques de l’organisme. L’augmentation de la diurèse entraîne un risque accru de déshydratation et donc de lésions rénales, ainsi que d’autres déséquilibres corporels tels qu’un risque accru de thrombose dû à la formation de caillots.
Un autre danger de la concentration de produits dans le sang à faible teneur en eau est l’accumulation de produits tels que l’acide urique dans les articulations, qui se précipitent et forment des cristaux très douloureux – ce qu’on appelle la goutte.
À tous ces dangers s’ajoute le risque accru de lésions rénales, dues au surmenage, mais aussi à la lithiase ou aux calculs. La raison en est qu’avec une diurèse accrue, le calcium a également tendance à accompagner les reins, ce qui augmente la probabilité de précipitation sous forme d’oxalate de calcium et d’autres composés.
En outre, logiquement, un déficit en calcium sérique dû au calcium perdu dans l’urine pousse le sang à le récupérer dans les os, ce qui réduit la densité osseuse et augmente le risque d’ostéoporose, en particulier chez les femmes ménopausées, mais pas seulement.
Ainsi, en cas de régime hyperprotéiné, il est important de boire beaucoup d’eau pour éviter les risques de déshydratation. Cependant, il est important de savoir que la perte de calcium ne peut être évitée. L’apport en calcium doit être augmenté.
Enfin, un autre inconvénient de ce type de régime est qu’en apportant une très faible proportion de glucides, il oblige le métabolisme à brûler les graisses pour obtenir de l’énergie et entraîne une augmentation des sous-produits cétoniques, ce qui se traduit par une très mauvaise haleine, qui peut causer des problèmes sociaux ou d’estime de soi.