Peu d’animaux sont élevés exclusivement pour leur fourrure. Les visons et les renards sont les exemples les plus connus, mais ces peaux sont minoritaires. Le cuir de nos chaussures ou de nos sacs est généralement un sous-produit de l’industrie de la viande.
Le cuir naturel est un matériau unique et extraordinaire, dont les caractéristiques le rendent très difficilement remplaçable. Le cuir naturel respire, est chaud, durable et présente une grande résistance à la traction.
Il est également relativement imperméable, souple et absorbe et libère l’humidité, ce qui permet de réguler l’humidité au contact du corps. Il est également biodégradable. Cependant, le problème est que pour de nombreuses personnes, il est éthiquement répréhensible de porter une veste, des chaussures ou des pantalons en cuir provenant d’autres animaux.
Cependant, les alternatives au cuir à base de pétrole, telles que le « cuir végétalien », sont loin d’être des produits de qualité ou durables. Tout d’abord, ils sont fabriqués à partir de pétrole, une ressource non renouvelable et très polluante.
Le matériau utilisé est le polyuréthane, qui n’est ni respirant ni aussi durable que le cuir véritable et qui se perfore facilement, de sorte que les vêtements doivent être remplacés plus souvent.
En outre, la plupart des similicuirs contiennent du polychlorure de vinyle (PVC), un plastique à base de pétrole qui met une éternité à se décomposer et qui est nocif pour la santé humaine.
L’extraction du cuir des animaux utilisés pour la production de viande n’a pas d’impact supplémentaire sur l’utilisation des terres, de l’eau ou des ressources. Cependant, le cuir naturel a d’autres impacts sur l’environnement, car les produits chimiques utilisés pour tanner le cuir ne sont pas biodégradables.
Ce dilemme a conduit au développement d’alternatives au cuir plus durables qui ne dépendent pas du pétrole. Voici quelques-unes des plus viables :
Piñatex
Le Piñatex est un matériau végétal durable fabriqué à partir de fibres de cellulose extraites de feuilles d’ananas. L’entreprise Ananas Anam transforme les feuilles d’ananas en deux produits : Piñatex, une alternative au cuir, et Piñayarn, un matériau textile.
Plus de 2,5 millions de tonnes d’ananas sont cultivées aux Philippines chaque année, et l’utilisation des feuilles d’ananas est un moyen de réduire les déchets agricoles tout en offrant une alternative durable au cuir traditionnel. Toutefois, le Piñatex n’est pas entièrement biodégradable, car il contient également du PLA (acide polylactique) et des résines dérivées du pétrole.
Les champignons
MuSkin est une alternative au cuir animal fabriqué à partir de Phellinus ellipsoideus, un grand champignon parasite qui pousse à l’état sauvage sur les arbres des forêts subtropicales.
Le muskin a un toucher semblable à celui du daim et peut être doux ou légèrement plus dur que le liège, en fonction de sa consistance et de sa texture. Il est très stable, flexible et constitue de loin l’alternative la plus respectueuse de l’environnement à la peau animale, car il peut être utilisé pour fabriquer toutes sortes de produits, des chaussures aux chapeaux, en passant par les sacs et autres accessoires.
Le liège
Le liège peut être une alternative au cuir car il a une texture et un toucher similaires, ce qui en fait un matériau idéal pour les accessoires et les sacs. Il est durable, résistant, hypoallergénique, antifongique et imperméable.
En outre, le cuir de liège est un matériau organique qui se biodégrade à la même vitesse que le coton lorsqu’il est enduit d’un matériau organique.
Coquilles de crevettes
Chaque année, l’industrie alimentaire génère jusqu’à 8 millions de tonnes de carapaces de crabes, de homards et de crevettes, dont beaucoup sont rejetées dans l’océan ou finissent dans des décharges.
Une entreprise spécialisée dans les biomatériaux, TômTex, a décidé de les réutiliser pour créer une sorte de cuir à base de carapaces de fruits de mer, et plus précisément d’un polymère extrait de ces carapaces, le chitosane. Contrairement à la plupart des cuirs synthétiques disponibles sur le marché, il n’utilise aucun traitement chimique et est totalement dépourvu de plastique.
Pomme
AppleSkin, également connu sous le nom de cuir de pomme, est un matériau biosourcé fabriqué à partir des restes de marc et d’écorce provenant de l’industrie des jus de fruits et des compotes.
Le tissu est créé en prenant d’abord les déchets de pommes récupérés et en les réduisant en poudre. Il est biodégradable et contribue à réduire les déchets en réutilisant les pelures de pommes qui, autrement, se décomposeraient et produiraient du méthane.
Caoutchouc recyclé
Le caoutchouc recyclé est une alternative au cuir fabriqué à partir de pneus usagés. Les pneus sont nettoyés, déchiquetés et pressés en plaques. Les feuilles sont ensuite traitées pour créer une texture semblable à celle du cuir.
Le cuir Recyc est un autre exemple d’alternative durable au cuir conventionnel, fabriqué à partir de chutes de gants industriels.
Il existe encore d’autres options telles que la toile cirée, la noix de coco, le papier et divers matériaux végétaux tels que les déchets de cactus et de mangue. Toutes ces options sont plus durables que les cuirs synthétiques fabriqués à partir du pétrole.