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Est-il possible d’accepter que l’on ne puisse pas être une mère ?

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Accepter l’infertilité est un coup très dur pour les femmes qui souhaitent avoir des enfants. Essayer de gérer cette nouvelle et disposer des outils et de l’aide nécessaires est fondamental pour affronter à nouveau la vie avec positivisme et enthousiasme.

Recevoir la nouvelle qu’il n’est pas possible d’être mère est un coup dur pour toute femme qui souhaite être mère. Il n’est pas facile d’y faire face car il entraîne la perte de la fertilité, chose que les femmes peuvent difficilement envisager a priori puisqu’il s’agit d’une chose naturelle et inhérente à la vie. L’impossibilité de devenir mère peut survenir, mais de nos jours, les techniques de procréation assistée sont si avancées qu’elles peuvent apporter un soutien et une lueur d’espoir sur le chemin de la maternité. Que se passe-t-il lorsque vous recevez une telle nouvelle ?

Lorsqu’une femme est confrontée à un diagnostic d’infertilité, un chemin inconnu s’ouvre devant elle, qu’elle entame souvent dans un état de choc dû à l’impact de la nouvelle. C’est le moment où ils commencent à faire le deuil de quelque chose qu’ils pensaient devoir se produire d’une certaine manière (grossesse par voie naturelle), et qui ne se produit pas.

Pour pouvoir aller de l’avant avec cette douleur vitale, un processus d’assimilation et d’acceptation est nécessaire, qui, selon les experts, est vécu de manière similaire à celui d’une perte. Comme pour tout deuil, les patients passeront par différentes phases (choc de la nouvelle, déni, colère-rage, négociation et acceptation). Il sera nécessaire d’accepter la nouvelle réalité et de valider les sentiments de rage, de colère et de frustration qu’elle produit. Une nouvelle façon de comprendre l’infertilité devra émerger, en la considérant comme une difficulté et non comme une incapacité à réaliser un projet familial. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine reproductive, de nombreuses femmes ayant des problèmes d’infertilité peuvent devenir mère.

Comment se remettre d’une telle nouvelle ?

L’importance de clore le processus de deuil est fondamentale pour éviter de tomber dans des problèmes de santé plus graves comme la dépression. Le sentiment d’échec, d’inutilité en tant que femme ou la faible estime de soi sont les déclencheurs les plus fréquents que nous devons éviter et pour cela, « il faut aider les patientes à favoriser les émotions positives telles que l’illusion et l’espoir, en les accompagnant pour trouver l’encouragement nécessaire pour aller de l’avant », explique l’expert.

Le soutien psychologique est toujours la meilleure option, car les professionnels peuvent ainsi aider les femmes à « identifier les pensées négatives qui provoquent un malaise, ainsi que les émotions qu’elles déclenchent, et à envisager l’avenir avec optimisme et espoir », assure-t-il. Pour atteindre l’objectif de réorientation de la vie de ces femmes, il est essentiel « d’accompagner et d’aider les patientes dans le processus de prise de décision et d’évaluation des alternatives qui peuvent exister dans la nouvelle situation, en recherchant celles qui correspondent le mieux à la vision du monde, de la vie et de la famille qu’ont les patientes ».

Conseils pour surmonter l’infertilité

Bien que la douleur physique et mentale de ne pas pouvoir être mère soit différente de celle des hommes, ce problème est généralement l’affaire de deux personnes (sauf dans les cas de monoparentalité par choix). L’infertilité masculine peut également être un coup dur pour les hommes, le processus de deuil sera donc similaire.

Quels conseils peuvent aider les personnes qui doivent traverser cette épreuve, quel que soit leur sexe ?

« D’une manière générale, nous pouvons donner une série de recommandations qui peuvent aider les personnes qui vivent le deuil de ne pas être mères (ou pères) de manière naturelle. Mais, dans tous les cas, chaque personne aura besoin d’une approche personnalisée si elle a besoin d’un traitement psychologique », déclare l’expert, et énumère les conseils suivants :

  • Encouragez l’enthousiasme et l’optimisme.
  • Concentrez-vous sur le quotidien.
  • Laissez-vous conseiller et guider par des professionnels de la santé et de la psychologie.
  • Travailler sur les peurs et les inquiétudes qui peuvent surgir, en essayant de ne pas anticiper dans notre imagination des situations négatives dont nous ne savons pas si elles finiront par se produire.
  • Gérer l’anxiété et le stress à l’aide d’un soutien psychologique, de la pleine conscience, du yoga, de l’acupuncture, etc.
  • Communiquez et partagez vos sentiments avec votre partenaire (si vous en avez un) ou avec votre famille et vos amis.
  • Prenez beaucoup de repos, faites de l’exercice et adoptez une alimentation et un mode de vie sains.
  • Faites des loisirs et des activités agréables qui vous donnent l’impression que votre vie continue normalement.

La famille et les amis, des piliers fondamentaux

Il est important pour les personnes qui traversent une telle épreuve dans leur vie d’avoir à proximité des proches qui peuvent les écouter et les comprendre, mais l’expert précise qu’il faut le faire « sans juger ni remettre en question les sentiments des patients ». Pour ce faire, il est important de les respecter, de ne pas les forcer à se rencontrer ou à prendre leur temps, et d’être conscient que chaque personne a des besoins différents. Nous devons attendre qu’ils se sentent prêts à parler et à partager leur douleur.

Se sentir soutenu, compris, savoir faire preuve d’empathie… sont des caractéristiques très importantes que nous devons essayer de leur offrir pour les aider à surmonter une telle situation, ou du moins à l’améliorer. La nature est parfois capricieuse et rend la vie très difficile à de nombreuses personnes (plus que nous ne le pensons) sur le chemin de la maternité. « Parfois, les femmes qui décident d’entamer un processus de procréation assistée peuvent se sentir seules, honteuses et coupables. L’écoute active, l’empathie, l’accompagnement aux visites médicales, le soutien émotionnel (de la part de la famille et des amis) et le soutien du partenaire aident à éliminer ces sentiments. C’est un chemin qu’ils ne doivent pas affronter seuls et que beaucoup d’autres familles traversent », conclut le psychologue.

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