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Faux cils : risques possibles pour la peau et les yeux

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Selon de nombreuses traditions, les yeux sont le reflet de l’âme. Pour obtenir un regard unique, certaines personnes choisissent de changer la couleur de leur iris non sans prendre des risques et d’autres choisissent de le mettre en valeur à l’aide de faux cils.

Cette dernière option consiste à fixer les faux cils avec de la colle au niveau de la paupière. Leur utilisation, courante car à la portée de presque toutes les bourses, n’entraîne pas forcément de problèmes, mais il faut tenir compte de certains risques possibles pour notre peau et même pour nos yeux.

Pour les connaître, nous avons fait appel à un dermatologue.

Eczéma : principal risque pour la peau

« Le principal composant de la colle à cils est le cyanoacrylate », explique le docteur. « Il génère une résine acrylique qui, en présence d’air ou d’humidité, crée une réaction chimique qui produit de la chaleur et forme des structures dotées d’un grand pouvoir adhésif.

Cette colle peut provoquer deux types d’eczéma. L’eczéma de contact allergique et l’eczéma de contact irritatif, ce dernier étant dû à l’application répétée de la colle sur la peau.

« Dans les deux cas, il y a une inflammation des couches de la peau, mais elle est beaucoup plus visible lorsque l’eczéma est allergique, car des cloques apparaissent », explique le spécialiste. Il ajoute que, dans ce cas, outre les tests visant à exclure les allergies aux acrylates et aux différents composants de la colle, « un agent asséchant et un corticostéroïde topique et/ou oral sont généralement prescrits ».

D’autre part, l’expert explique que « lorsque l’eczéma est un eczéma de contact irritatif, il est beaucoup plus léger mais apparaît avec l’exposition répétée à cette colle et peut se manifester sous forme d’inflammation, de rougeur et de desquamation des paupières ».

Dans ces cas, il précise qu' »il est contrôlé par un corticoïde et une crème à base de vaseline, mais il faut savoir que les personnes ayant une peau atopique ne doivent pas utiliser ces cils en raison du risque pour leur peau de l’utilisation de ce type de colle ».

Dans toutes ces situations, il est essentiel de cesser immédiatement l’exposition à la colle « et, surtout, de consulter un dermatologue, qui procédera à une étude précise du cas en raison de la localisation, de l’éventuelle agressivité de l’affection et de la gêne qu’elle provoque dans une zone très proche de l’œil », précise l’expert.

Dommages à l’œil : de l’inflammation à la lésion de la cornée

Les fonctions des cils sont multiples : ils protègent l’œil contre les particules étrangères telles que la poussière, le sable ou les insectes et ont une sensibilité tactile lorsqu’ils détectent des objets proches de l’œil, ce qui déclenche un clignement réflexe de protection.

Un autre spécialiste explique que l’Institut d’ophtalmologie a remarqué ces dernières années « que l’augmentation de l’utilisation des faux cils a entraîné une augmentation des infections oculaires. En fait, on estime qu’à l’échelle mondiale, une utilisatrice sur quatre souffre d’une irritation due à l’utilisation fréquente de faux cils.

Selon l’expert, les irritations oculaires les plus courantes sont les suivantes : « conjonctivite, yeux rouges, blépharite, orgelets, allergies et irritations oculaires en général, bien que les cils naturels puissent également être perdus en raison du poids des faux cils ».

La plupart de ces infections des yeux et des paupières sont généralement causées par les différents adhésifs utilisés pour fixer les faux cils, raison pour laquelle « les personnes souffrant d’allergies connues ou de maladies oculaires telles que la conjonctivite chronique, la blépharite et la kératite ne doivent pas les utiliser, car elles peuvent avoir de graves conséquences », précise l’ophtalmologiste.

Il ajoute également que « les personnes dont les cils naturels sont très fragiles, affaiblis ou en état de perte excessive doivent de préférence ne pas les utiliser, car ils pourraient exercer une pression supplémentaire et endommager davantage les cils naturels ».

À tous ces risques s’ajoutent « l’affaiblissement et l’inflammation de la paupière s’ils sont trop grands et d’autres cas plus complexes qui incluent des égratignures ou des blessures à la cornée », explique l’Institut d’ophtalmologie.

La cornée est la couche par laquelle pénètre la lumière du soleil et est chargée de protéger le globe oculaire contre diverses infections, « qui peuvent être endommagées par les pointes des faux cils ou par la colle elle-même lors de la pose ou le solvant utilisé pour les enlever », explique l’Institut.

Parfois, les risques liés à l’utilisation de faux cils sur les yeux ne sont pas seulement dus à leurs matériaux, mais aussi à l’hygiène avec laquelle ils sont utilisés. C’est pourquoi il est essentiel de « bien les nettoyer avant de les appliquer, d’utiliser des produits de qualité, de suivre les instructions et d’éviter de les retirer brusquement ». D’autre part, il est conseillé de ne pas les utiliser pendant des périodes prolongées et d’éviter le contact direct avec les yeux », explique le docteur.

Autres alternatives à l’utilisation de faux cils

Une alternative de plus en plus populaire aux faux cils consiste à utiliser des sérums pour rehausser les cils naturels. Ces produits s’appliquent quotidiennement et contiennent des ingrédients qui aident à renforcer, nourrir et améliorer la croissance des cils naturels, « mais certains ingrédients contenus dans certains produits peuvent être nocifs pour les yeux, il faut donc consulter un ophtalmologiste », prévient le directeur de l’institut de l’œil.

D’autres options sont les extensions individuelles de cils qui, contrairement aux faux cils, sont appliquées poil par poil sur le cil naturel lui-même ; elles sont posées par un professionnel et nécessitent des retouches régulières pour conserver leur apparence. Un bon mascara ou un bon recourbe-cils peut également contribuer à améliorer l’apparence de vos cils.

Qu’il s’agisse de faux cils ou d’extensions individuelles, le plus important est de « se rendre dans un centre esthétique où l’on dispose de l’expérience suffisante, où l’on effectue des contrôles sanitaires et où l’on utilise des matériaux approuvés par les autorités sanitaires », précise l’expert.

Ces dernières, précise le dermatologue, « seront régies par le règlement du Parlement européen et d’autres entités telles que le système espagnol de cosmétovigilance, qui contrôlent l’évaluation et le suivi des informations relatives aux éventuels effets négatifs sur notre santé ».

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