Il n’y a pas une semaine sans qu’un article ne fasse état d’une nouvelle marque, d’une entreprise, ou d’un concept qui fait son entrée dans le métavers. Si cela peut paraître comme le signe d’ouverture de ce fameux monde virtuel totalement numérique, il n’en est malheureusement rien.
Si Burberry, Louis-Vuitton ou Nike se lancent dans la grande aventure, c’est avant tout pour faire un pari sur l’avenir. Car, si le métavers prend un jour véritablement forme tel qu’il est décrit par le plus ambitieux, il sera alors possible d’acheter des objets virtuels pour des avatars virtuels. Les NFts et les crypto-monnaies comme la Cardano participent à la mise en place de cet environnement commercial entièrement numérique. Pour autant, cette idée qui peut paraître de l’ordre de la science-fiction est bien dans le cœur du projet du métavers.
Mais la technologie n’est pas encore au point et si des embryons de ce monde numérique existent, on est encore loin d’un métavers qui est le reflet numérique de notre réalité. Analyse des problèmes que rencontre cette technologie annoncée comme la nouvelle forme de l’Internet.
Une puissance qui manque encore
Les quelques petits métavers qui existent de nos jours sont non seulement très énergivores, mais en plus, ils requièrent une puissance de calcul énorme pour un rendu quelque peu archaïque niveau graphisme. Deux défis de taille s’imposent donc aux spécialistes. D’abord pouvoir créer une puissance de calcul assez grande pour pouvoir matérialiser numériquement un monde assez vaste pour contenir au moins quelques milliers de personnes.
Ensuite, il faudra bien entendu y allier une puissance électrique hors-norme afin de faire tenir dans la durée une somme si colossale d’informations. Pour le moment, l’idée d’un véritable monde aussi grand que le nôtre avec une facilité d’accès telle que n’importe qui peut y entrer ou en sortir sur la planète est tout bonnement irréalisable. Techniquement, il faudra donc faire de gros progrès sur la puissance de calcul aussi bien que sur l’optimisation de la production énergétique. Le tout, dans une ère de changement climatique.
Le défi s’annonce donc relevé, au bas-mot.
Une expérience sensorielle qui peine à convaincre
Si le casque de réalité virtuelle est déjà largement développé et distribué grâce à son succès chez les amateurs de jeu vidéo qui considèrent cet instrument comme l’évolution naturelle de l’écran, il n’en est rien pour les autres équipements nécessaires à l’expérience d’un véritable métavers. Le gant haptique, cet instrument censé simuler le sens du toucher, est ainsi commercialisé mais peu efficace et très encombrant.
De plus, tromper un sens aussi développé que celui-ci relève de la prouesse pour les chercheurs. Sans compter le casse-tête des matières, qu’il sera de toutes façons très difficile d’imiter parfaitement. De l’aveu même des équipes de recherche de la société Meta, le développement viable d’un tel instrument pour le métavers prendra plus d’une décennie.
Tout aussi difficile dans leur développement, la combinaison haptique et le tapis virtuel. Ils pourront vous faire ressentir le monde numérique et vous donner l’impression d’évoluer dans celui-ci en marchant, courant, etc, mais ils sont aussi très loin d’être au point.
Des perspectives d‘avenir encourageantes
En dressant un tel tableau, on est en droit de se demander pourquoi donc les GAFA continuent d’investir dans une bataille qu’on ne peut pas gagner avec les armes actuelles.
Et bien, c’est justement pour développer les nouvelles. L’ordinateur quantique est par exemple une piste pour la puissance de calcul. Plusieurs billions de fois plus puissant que le meilleur supercalculateur de la planète, ces ordinateurs fonctionnant avec la physique de l’infiniment petit seront, en théorie, capables de maintenir un taux de calculs satisfaisant pour simuler un monde numérique.
Pixabay mohamed_hassan, CC0 – Malgré les difficultés, la perspective est trop grande pour que certains ne tentent pas de la poursuivre.
Du côté des serveurs, des sociétés comme Dell travaillent sur des versions ultra performantes. Avec l’introduction de l’intelligence pour traiter les données complexes, l’industrie a déjà fait les premiers pas vers des serveurs plus performants.
Une lueur d’espoir pour les entreprises et les chercheurs qui ont foi en cette nouvelle technologie. Ce qui est certain, c’est que des gens comme Mark Zuckerberg, qui a octroyé des milliers d’emplois exclusivement dans le projet de développer le métavers, y croient dur comme fer.