Tout le monde n’a pas le pied marin. Le mal de mer ne touche que 25 % de la population, mais il est la source de nombreuses appréhensions avant de prendre le large. Nausées, mal de tête, étourdissement, sueurs froides… Pourquoi notre corps réagit-il si capricieusement quand le bateau tangue ?
Le mal de mer n’est que la manifestation sur l’eau d’un mal plus commun
Il s’agit du « mal des transports » (appelé aussi cinétose). Que cela soit en mer, sur terre ou dans les airs, le mécanisme qui provoque la cinétose est toujours le même. Le cerveau n’arrive pas à bien synchroniser certaines données sensorielles avec les données visuelles. Sur l’eau, surtout si la houle est forte, le balancement de l’embarcation devient important et la synchronisation devient encore plus difficile. C’est pourquoi le mal de mer peut avoir, pour ceux qui en souffrent, des effets plus spectaculaires qu’un classique mal des transports en voiture.
L’oreille interne nous joue des tours en mer
Sur le bateau, rien n’est stable avec des balancements continus, des vagues qui frappent l’embarcation. Le cerveau va alors devoir coordonner trois types de messages. Le vestibule, c’est-à-dire la partie centrale de l’oreille interne, nous aide à tenir en équilibre. Les yeux identifient les objets et les situent dans l’espace tandis que les récepteurs sensoriels des muscles nous informent sur les positions du corps. Or, sur mer, les mouvements sont plus rapidement ressentis par l’oreille interne que par les yeux et les récepteurs sensoriels. Ce décalage, le cerveau a parfois du mal à le gérer. Il émet alors des messages d’alerte dont une des premières manifestations se fait jour dans l’estomac. Les nausées ne sont plus très loin…
Autre facteur aggravant: en mer, nous manquons de repères
Dès que les terres se sont éloignées et que seul l’horizon nous fait face, notre regard a du mal à accrocher un point de repère. Le mal de transport classique est ainsi accentué, car le déséquilibre entre l’oreille interne et les informations visuelles est plus important. D’autres facteurs peuvent contribuer au mal de mer. Les marins les appels les « 4 F », soit la faim, le froid, la fatigue et la frousse.
Comment se préparer avant de partir en mer ?
Être reposé, détendu, disposer de vêtements chauds et bien s’alimenter et s’hydrater avant de partir sont quelques-unes des recommandations pour espérer éviter le mal de mer. Sinon, une petite visite à la pharmacie peut être utile. Le Mercalm, délivré sans ordonnance, est un remède assez efficace. Il existe également des patchs à placer sous l’oreille. Dans tous les cas, mieux vaut éviter de lire, de regarder les hublots ou de jouer à un jeu vidéo au cours des premiers jours. Il est conseillé également d’éviter de manger des poissons marinés ou du chocolat avant de se lancer ni de fêter son départ avec de l’alcool. À noter que l’hôpital des armées de Brest dispose d’un simulateur en réalité virtuelle qui permet désormais de mieux appréhender le mal de mer pour les marins professionnels.
Que faire à bord pour atténuer le mal de mer ?
Il faut rester actif. Si vous êtes sur un voilier, prenez la barre si vous en avez l’occasion. S’installer au centre du bateau et dans le sens de la navigation, se positionner dans des zones aérées sont des comportements préférables au refuge dans la cabine. Dans tous les cas, regarder la mer et l’horizon offre une bonne information de mouvement et peut atténuer le mal de mer. Ensuite, c’est une affaire de patience. De manière générale, le mal de mer cesse au bout de deux ou trois jours, dans au moins neuf cas sur dix. Mais, si le phénomène persiste, il faut alors avertir le capitaine du bateau et mieux vaut retrouver rapidement la terre ferme.