Comment les fourmis ont inventé l’agriculture selon « The SuperOrganism »

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Des chercheurs du CNRS ont organisé un combat entre les quatre espèces de fourmis les plus féroces, et les plus invasives, du monde. Contre toute attente, et alors qu’elle avait, à chaque fois, été battue en combat singulier, la fourmi à grosse tête, l’a emporté. Elle a simplement laissé les trois autres s’entretuer.

Intelligence stratège ? Pas sûr. La force des fourmis est leur superorganisation, si poussée qu’elle ressemble parfois à un système démocratique ou économique évolué, comme le rappellent Bert Hölldobler et Edward Wilson dans The Superorganism.

Ces entomologistes décrivent les colonies de fourmis comme un animal unique porté à un niveau supérieur. Chaque insecte équivaut à une cellule, les castes forment les organes, et la reine est le système reproducteur. Mais ce superorganisme n’a pas de cerveau. Il n’existe pas un type de fourmi chargé de réfléchir et de prendre des décisions. C’est la coopération absolue entre tous les membres de la colonie qui donne cette impression d’intelligence. Sa manière de choisir un nouveau foyer l’illustre parfaitement. Pour trouver la cavité qui aura les caractéristiques adéquates, les individus quadrillent les emplacements potentiels en laissant une trace de phéromones. Le choix final est laissé au soin du groupe, quasi démocratiquement : la colonie déménage en suivant simplement le chemin portant le plus de traces de phéromones. Grâce à leur superorganisation, certaines espèces sont même passées du stade de chasseur-cueilleur à celui d’éleveur, en produisant et récoltant des punaises. Et les attines, « le superorganisme ultime » selon Hölldobler et Wilson, en faisant pousser des champignons, ont développé un système agricole, cinquante à soixante millions d’années avant l’Homme. Mais les fourmis sont menées par leur instinct, pas leur intelligence.

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