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Pourquoi Elon Musk pense que nous vivons dans une simulation ?

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Elon Musk aime parler de technologie et du futur. Par deux fois, en 2016 et 2018, le fondateur de Tesla et SpaceX a évoqué la possibilité que nous vivions tous dans une simulation informatique. Et, il n’est pas le seul à réfléchir à cette théorie. Des physiciens et des philosophes se sont également penchés sur cette question qui relève autant de la physique que de la métaphysique.

Dans le futur, nous pourrons créer des simulations aussi complexes que notre monde actuel

La théorie d’Elon Musk est la suivante : « en quarante ans, nous sommes passés d’un jeu vidéo comme Pong, soit deux rectangles et un point à la création d’univers complexes et très réalistes en 3D auxquelles des millions de gens peuvent jouer en même temps. À ce rythme-là, si vous faites l’hypothèse que ces améliorations vont se poursuivre, alors vous admettez que dans 10 000 ans, les jeux ne pourront plus être distingués de la réalité. » CQFD.

Nous vivons probablement dans un monde simulé. C’est la deuxième hypothèse d’Elon Musk sur les mondes virtuels. Selon lui, avec un univers vieux de 13,8 milliards d’années, il est indéniable que des civilisations disposent d’un savoir-faire technologique bien plus avancé que le nôtre. Ces extraterrestres sont alors capables de créer un nombre incalculable de simulations informatiques extrêmement précises de mondes habités et donc de cerveaux humains. Le milliardaire ajoute même qu’il existe « une chance sur des milliards que notre monde soit bien réel. »

Trois scénarios s’offrent alors à nous pour l’avenir

L’humanité disparaît avant d’avoir créé de telles simulations. Deuxième scénario, l’humanité est susceptible de les créer, mais y renonce, car il impliquerait de faire souffrir certains des personnages à l’intérieur même de cette réalité simulée. Enfin, nous vivons dans une simulation créée par une civilisation supérieure, et c’est ce que croit Elon Musk.

Elon Musk n’est pas le seul à croire que les Sims, c’est nous. Il ne fait que diffuser les théories de Nick Bostrom, un philosophe suédois, qui a écrit en 2003 un essai intitulé « Are we living in a computer simulation ? ». Plus récemment, en 2012, lors d’une conférence sur le sujet, Rich Terrile, un scientifique de la Nasa, n’affirmait pas autre chose : « Tôt ou tard, nous arriverons à un stade d’avancée technique dans lequel simuler quelques milliards de personnes autonomes sera aussi facile que d’envoyer à un inconnu une photo de vos parties intimes par téléphone ».

La théorie d’Elon Musk n’est cependant pas sans failles. Quel est l’intérêt d’une civilisation supérieure de créer une multitude de mondes simulés ? Autre question, l’intelligence humaine est-elle vraiment programmable ?
Le cerveau est capable d’effectuer 100 000 milliards d’opérations par seconde. Mais rien n’affirme que celles-ci soient uniquement réalisées grâce à l’interconnexion logique entre neurones. Par exemple, l’amibe est un être vivant doué d’une relative intelligence et pourtant c’est un organisme unicellulaire sans aucun neurone. Le fonctionnement du cerveau reste, en partie, un mystère. Enfin, la puissance de calcul des ordinateurs, nécessaire pour créer ce type de simulation, oblige à ce que la Loi de Moore se vérifie encore très longtemps. Or, la miniaturisation des microprocesseurs n’est pas illimitée.

Finalement, peu importe qu’Elon Musk ait raison ou pas. Si la simulation est si parfaite qu’il est impossible de la distinguer du monde réel, dans ce cas, on ne peut ni prouver ni infirmer cette théorie. Et, cela ne change rien à nos vies. Alors, quel en est son intérêt ? Faire de la métaphysique en appréciant mieux notre singularité dans un univers qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Et, ce n’est déjà pas si mal…